Le leadership féminin face aux crises : une force trop souvent sous-estimée

Les événements perturbateurs révèlent un style de gestion marqué par des valeurs souvent négligées : la sensibilité, la bienveillance, l’écoute et l’empathie. Ces qualités, fréquemment associées au leadership féminin, jouent un rôle clé dans la gestion des crises.
Au-delà des stéréotypes, les compétences démontrées par les femmes gestionnaires offrent un modèle inspirant et efficace. Cet article explore comment ces qualités humaines redéfinissent la manière d’aborder les situations d’urgence, notamment à travers l’exemple de la gestion de la pandémie de COVID-19.


L’équilibre de vie : un levier de performance

L’étude Women in the Workplace de McKinsey[1] souligne que les femmes leaders se distinguent par leur capacité à répondre aux besoins émotionnels et professionnels de leurs équipes, particulièrement durant les périodes de travail à distance.
Leur approche équilibrée entre vie professionnelle et personnelle favorise la cohésion, le bien-être et la productivité.
Cette recherche démontre que le respect de l’équilibre travail-vie personnelle n’est pas un luxe, mais un facteur de performance organisationnelle.


Des qualités humaines au cœur du leadership

Pendant la pandémie, l’empathie, l’écoute et l’entraide des femmes gestionnaires se sont démarquées. Leur capacité à intégrer ces qualités dans leur pratique professionnelle a eu un impact direct sur la résilience des équipes.
Ces leaders ont su maintenir un haut niveau de performance tout en prenant soin de leur bien-être et de celui de leurs collègues.
Dans une crise à la fois sanitaire et humaine, cette compréhension globale de la situation — incluant ses répercussions sur les familles — a renforcé leur capacité à prendre des décisions équilibrées et humaines.


L’efficacité démontrée du leadership féminin

Les données recueillies pendant la pandémie confirment cette efficacité :

  • Les femmes ont surpassé les hommes dans plusieurs compétences de leadership, comme l’innovation, la définition d’objectifs ambitieux et la mise en œuvre de stratégies efficaces[2].

  • Les pays dirigés par des femmes ont connu des taux de transmission plus faibles et une meilleure relance économique[3].

  • Les associations féminines ont comblé d’importantes lacunes dans la communication et les services essentiels au niveau local.

Leur engagement communautaire et leur approche inclusive ont contribué à des politiques plus durables et des décisions mieux équilibrées.


En pratique : trois leviers d’action

  1. Représentation des femmes
    Les organisations doivent suivre la représentation des femmes à tous les niveaux hiérarchiques. Il est essentiel que leurs voix soient entendues, surtout dans les postes décisionnels. Cette analyse permet de cibler les zones de sous-représentation et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour y remédier.

  2. Flexibilité des modèles de travail
    L’instauration de modèles de travail hybrides ou flexibles doit s’accompagner d’attentes claires et mesurables. Les entreprises doivent évaluer et ajuster leurs politiques en fonction des résultats observés et des commentaires des employés.

  3. Développement de carrière équitable
    Il faut identifier et lever les obstacles freinant la progression professionnelle des femmes. Les programmes de mentorat et de perfectionnement doivent être adaptés aux réalités vécues, en particulier pour les groupes sous-représentés.


En conclusion

La reconnaissance des qualités associées au leadership féminin est essentielle pour renforcer la résilience organisationnelle.
La gestion de la pandémie de COVID-19 a démontré que l’écoute, la sensibilité et l’équilibre peuvent être des atouts puissants dans la prise de décision.
Les femmes leaders ont non seulement maintenu la performance, mais ont aussi favorisé la confiance et la cohésion au sein des équipes.
Toutefois, pour que ces compétences s’expriment pleinement, il faut garantir une représentation équitable dans les instances de direction.
Enfin, il importe d’éviter les précipices de verre — ces postes à haut risque confiés à des femmes où l’échec est presque inévitable.

Un leadership inclusif, équilibré et humain est non seulement plus juste, mais aussi plus efficace face aux défis contemporains.


Camille Mc Innis

[1] Women in the Workplace, 2023 Report, McKinsey & Company : lien
[2] Les femmes sont de meilleurs leaders, surtout pendant une crise, Harvard Business Review : lien
[3] Les femmes, visage de la crise, Nations Unies : lien